Paris Observatory
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Attention éruption du siècle (encore une...)

Le 23 janvier, à partir de 03:38 TU, a eu lieu une éruption de classe M9 à N28 W38. L'événement est suivi d'une forte augmentation de l'intensité des protons dans l'environnement spatial de la Terre, mesuré par exemple par les satellites de surveillance GOES (1ère figure ci-dessous). L'intensité a atteint son maximum, de 3000-4000 pfu dans la gamme d'énergie au-dessus de 10 MeV, vers 15 UT et a gardé ce niveau élevé jusqu'à environ 5 UT, le 24/1. Puis, après une brève décroissance, l'intensité est finalement montée à environ 6000 pfu. Dans la gamme d'énergies au-dessus de 100 MeV l'intensité décroît depuis le 23 janvier 06 UT. Aucun excès n'a été observé par le réseau des moniteurs à neutrons (www.nmdb.eu), montrant que cette éruption n'a pas produit de flux important de protons relativistes (E>450 MeV ; 2ème figure).

L'événement à particules est clairement important. Pour comparaison, le niveau maximum de l'intensité des protons accélérés au Soleil (dans les premières heures après l'éruption) était de 1500 pfu le 14/07/2000, 1700 pfu le 20/01/2005, 2500 pfu le 29/10/2003, 3000 pfu le 4/11/2001. En revanche, les protons accélérés près de la Terre par l'onde de choc de l'éjection de masse ont atteint des intensités bien supérieures lors des gros événements du cyle précédent : 24000 pfu (14 Juillet 2000), 29500 pfu (28 Oct 2003),...

Les moniteurs à neutrons montrent, depuis le 24/1 14 TU, une décroissance du taux de comptage des rayons cosmiques, due à l'arrivée à la Terre de l'éjection de masse et de son onde de choc ("décroissance Forbush"). Ce temps correspond au pic de l'intensité des protons mesuré par les satellites GOES surtout aux basses énergies (en particulier dans le canal > 10 MeV ; courbe rouge dans la 1ère figure). On peut donc maintenant dire que les intensités atteintes lors du passage de l'onde de choc à la Terre sont bien moindres que lors des grands événements du cycle 23.


Protons mesurés par GOES (NOAA)


Protons relativistes (rayonnement cosmique galactique) mesurés par le réseau NMDB (nest.nmdb.eu)